INTERVIEW D'ANA DA SILVA, AUTEURE

07/12/2023

Ana Da Silva est l'auteure du roman Unsaid Words. Découvrez-la à travers cette interview réalisée par notre rédactrice Maïa Dugaire

Bonjour Ana ! C'est un plaisir de faire cette interview avec toi aujourd'hui pour discuter de ton roman paru chez Glamencia : Unsaid Words. T'a-t-il toujours semblé logique d'utiliser un titre anglais pour nommer ton histoire ? Des lecteurices t'ont-ils déjà demandé si le livre entier était écrit dans cette langue étrangère ?

Bonjour Maïa ! En ce qui concerne le titre de mon roman, il était en français au départ, il s'intitulait "Si tu savais", mais le même titre ayant déjà été utilisé pour d'autres œuvres, Glamencia a préféré en changer et j'étais d'accord. On a trouvé le titre ensemble, avec mon éditrice, et la question de la langue n'a jamais été un problème pour moi. Du moment que le titre reflète le livre et que ça sonne bien, peu m'importe que ce soit en français ou en anglais. Et oui, il est arrivé, dans mon entourage, qu'on me demande si le livre était écrit en anglais à cause du nouveau titre. Je les ai vite rassurés, je n'ai pas encore le niveau pour écrire dans la langue de Shakespeare.

Ton histoire est une romance contemporaine qui se passe aux Etats-Unis entre deux États dont on entend peu parler : le New Jersey et le Dakota du Nord. Qu'est-ce qui t'a poussé à situer ton intrigue là-bas ? 

Je savais que je voulais situer mon histoire aux Etats-Unis, mais je ne savais pas trop où. J'ai fait quelques recherches et je voulais vraiment qu'il y ait un décalage entre l'endroit que Kayna allait quitter et qu'elle avait connu toute sa vie, et le lieu où elle allait s'établir. Le New Jersey est l'un des États les plus petits des Etats-Unis et pourtant, le plus densément peuplé, alors que le Dakota du Nord est tout le contraire. En plus de perdre sa mère soudainement, de devoir vivre avec son oncle qu'elle ne connait pas, elle change totalement d'environnement et ça explique quelques-unes de ses réactions. Ce sont de gros bouleversements pour une ado.

As-tu eu des difficultés dans tes recherches pour donner de la crédibilité à ces lieux lointains que tu décris ?

La difficulté ne se trouvait pas tellement dans les recherches, mais plutôt dans mon envie de retranscrire les paysages, l'architecture, la nature, le plus fidèlement possible. Les passages dans lesquels je décris l'environnement font partie de ceux que je réécris le plus afin que ça colle le maximum à la réalité.

Les adolescents de cette histoire vivent beaucoup d'épreuves. Selon toi, est-ce que le moment le plus dur de la vie, c'est justement l'adolescence ?

Je pense que la période la plus dure d'une vie varie selon chaque individu, mais les adolescents souffrent souvent et plus intensément. À cet âge on traverse une ribambelle d'émotions. Les premières blessures restent les plus douloureuses. Parce que si on n'est jamais tombé, comment savoir si on se relèvera un jour ? C'est très anxiogène...

Unsaid Words est une romance, mais on devine sans mal dans le résumé un suspense et une tension qui font penser à un thriller. Est-ce quelque chose qui te plaît, de jouer avec les genres littéraires connus pour proposer l'histoire la plus originale qui soit ?

Je fais toujours tout pour que mes histoires soient originales et ne ressemblent à aucune autre (comme tous les auteur(e)s sûrement) et c'est pour ça que j'ai voulu intégrer une intrigue en plus, qui n'a rien à voir avec la romance entre Kayna et Shawn. Je pense sincèrement qu'on peut faire ce que l'on veut avec la Romance : historique, feel-good, dark, paranormale, érotique, science-fiction, à suspens,... Bref, les possibilités sont infinies et c'est ça que j'adore dans ce genre littéraire. On peut faire à peu près tout ce que l'on souhaite.

Ton roman est particulièrement riche en émotions parce qu'il aborde des thématiques assez dures, comme le deuil et les conséquences de l'emprise des relations toxiques sur nos vies. En abordant ces thèmes, est-ce une sorte de thérapie que tu espérais entreprendre ?

Unsaid Words est mon premier roman, je l'ai écrit il y a quatre ans et je n'arrivais pas à créer une histoire satisfaisante, alors je me suis dit qu'il ne fallait pas que j'aille chercher trop loin, que je pouvais parler un peu de mon histoire à travers celle de Kayna. J'ai donc choisi l'évènement le plus dur et traumatisant de ma vie : la perte de ma mère. Je ne le voyais pas comme une thérapie, au départ, juste un sujet dont je voulais parler parce que je l'avais vécu. Et en fait, je me suis aperçue que ça me faisait du bien de poser des mots sur toutes mes émotions, sur les peurs que sa perte a réveillées en moi. Je pense qu'on peut dire que oui, c'est une forme de thérapie, même si au départ, je ne l'ai pas fait pour ça.
En ce qui concerne les relations toxiques, c'est un autre sujet que je voulais aborder parce que ça peut bousiller des vies. Et souvent, les gens extérieurs à la relation voient des signes, mais n'arrivent pas à les reconnaître, ne veulent tout simplement pas s'en mêler ou croient la victime quand cette dernière leur dit que tout va bien. Je voulais juste dire qu'on devrait être plus attentifs parce qu'on peut faire la différence, parfois.

Est-ce qu'il est justement plus difficile de se confronter aux critiques sur son roman lorsqu'on met autant de soi à l'intérieur ?

Je n'ai pas encore eu de critiques négatives sur mon roman, mais j'imagine que oui, ça me blesserait. Je me suis préparée à avoir des commentaires et avis négatifs, ça fait partie du jeu. Moi-même, en tant que lectrice, je n'aime pas tous les livres que je lis et c'est normal. Je pense juste qu'il y a une manière de dire les choses et si c'est fait dans la bienveillance et le respect, je dois respecter, moi aussi, l'avis des lecteurs.

Ta couverture est absolument magnifique. Dans ses teintes vertes et oranges, je ressens un univers doux et féérique qui contraste avec le résumé. Peux-tu nous expliquer comment s'est déroulée la collaboration avec la graphiste de Glamencia ? 

Merci ! Pour la couverture, je n'avais pas vraiment d'idées. J'avais juste dit à mon éditrice que j'aimerais qu'elle soit dans des couleurs pastel, assez douce. Elle a transmis mes envies à la graphiste qui a proposé six essais différents. Je n'ai jamais eu d'échanges directs avec elle, tout se faisait via mon éditrice. Le choix a été dur parce qu'ils étaient tous sublimes, mais finalement, j'ai choisi celui qui, je trouvais, correspondait le plus à mon héroïne. La graphiste a ensuite réalisé la couverture en se basant dessus.

Enfin, aurais-tu quelques mots à partager à tes futures lecteurices ?

J'espère de tout cœur qu'ils seront touchés par l'histoire de Kayna, par son histoire d'amour avec Shawn. Je voudrais remercier celles et ceux qui me suivent depuis mes débuts sur Wattpad et qui continuent de me soutenir dans l'univers de l'édition, c'est aussi grâce à eux si j'en suis là aujourd'hui ! Et surtout, croyez en vos rêves !


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